SUITE DE 4 HUBERT ROBERT DANS LA VENTE DU 27 JUIN 2014

 Hubert ROBERT
(Paris 1733 - 1808)
La contemplation d’un bas-relief antique dans une rue romaine
Couple de jeunes femmes embarquant sur un canal ombragé
Barque accostant sous l’arche d’un pont
Jeunes paysans près d’une cascade
Série de quatre toiles
290 x 123,5 cm
La première est signée et datée en bas à droite HUBERT / ROBERT / 1795
Restaurations sur la deuxième

Hubert Robert part très tôt travailler à Rome en 1754. Il passe plus de 6 ans entre Rome, Tivoli, Naples et Florence et il s’inspire des jardins, des ruines des monuments antiques et des cascades.
Il rapporte en France en 1765 des esquisses italiennes et des dessins coloriés dont il s’inspire dans ses compositions. Il connaît un succès rapide dès son retour à Paris. Il est agréé et reçu le même jour à l’Académie en 1766 avec son tableau, Le Port de Rome. Quatre années plus tard, Hubert Robert obtient un logement au Louvre et le titre de dessinateur des jardins du Roi. Durant la Révolution, il est emprisonné et retrouve ses fonctions et de grands commanditaires en 1795.

Dans nos tableaux décoratifs, Hubert Robert introduit des personnages vacant à des besognes familières. Il construit un contraste en associant les nobles pierres en ruines, souvenirs d’un temps impérial, à la vie quotidienne décrite par des détails rustiques.
L’exécution est fougueuse, la touche de nos tableaux est libre. Hubert Robert effleure la toile à peine frottée, sans insister et sans appuyer. Les glacis et la minceur de la matière favorisent la transparence et servent à merveille l’exécution des grands panneaux décoratifs, de 2 mètres de hauteur, aussi appelés « panneaux de place », dont Hubert Robert est un maître reconnu. Parmi toute sa production, Hubert Robert exécute en 1775 les décors de l’Hotel du duc de Nivernais rue de Tournon et en 1779 ceux du comte de Brionne. Au Salon de 1795, comme pour s’imposer de nouveau après la Révolution, Hubert Robert expose plusieurs grands panneaux de place pour des grands propriétaires, notamment le propriétaire des bains Vigier et pour le fermier général Legendre d’Onzembray ou encore le petit fils de Benjamin Franklin, William Temple-Franklin.

Nos quatre toiles reprennent avec des variantes, des compositions datant de ses années de jeunesses.
Dans La contemplation d’un bas-relief antique dans une rue romaine, Hubert Robert s’inspire de la statue de Marc Aurèle et de l’arc de Titus. Celui-ci est placé au bout d’une allée formée par une imposante terrasse surmontée de peupliers élancé au feuillage mélé. L’élan vertical est renforcé par la présence de la colonne filigrane de Marc Aurèle face à la terrasse.

Couple de jeunes femmes embarquant sur un canal ombragé est très proche de deux toiles dans des collections particulières, titrées Le Miroir d’eau. Nous y retrouvons un canal ombragé par une voûte de verdure. Le miroir d’eau s’étend en perspective telle une profonde avenue. Des femmes qui se promènent s’apprêtent à prendre place dans une barque décorée d’un tendelet. Un rameur leur tend la main. Deux cygnes se déplacent sur le canal et un grand pin parasol domine la composition.

Barque accostant sous l’arche d’un pont associe double arche et une passerelle. La monumentalité du vieux pont de pierre se rapproche d’un paysage où l’on reconnait des personnages près d’un torrent roulant sous un vieux pont de pierre (Toile, 210 x 78,5 cm) d’une collection particulière.

Enfin, dans Jeunes paysans près d’une cascade, nous retrouvons la même cascade fuyant entre les rochers dans une toile (42,5 x 23 cm) vendue en 1967 à Versailles.